Ce symposium entend interroger les inégalités d'accès à l'enseignement supérieur autant que celles qui ont trait à la réussite de toutes et tous en son sein, à la lumière de cette « bonne université » et ce « bon enseignement » que la commission Européenne s’efforce de définir depuis Bologne (Croché, 2009b). Nous avons retenu deux axes pour ce symposium : l (re)penser l’articulation politiques / acteurs pour lutter contre les inégalités d’accès vers le supérieur ? Les différences d’orientation dans le secondaire ont notamment été étudiées selon l’origine sociale (Albouy et Wanecq, 2003), la filière suivie au lycée (Convert, 2010 ; Duru-Bellat et Kieffer, 2008), le lycée d’origine (Draelants, 2013 ; van Zanten, 2015) ou encore les caractéristiques de l’offre scolaire (Kamanzi et Pilote, 2016 ; Laplante et al., 2018 ; Nakhili, 2005 ; Pilote, Joncas et Kamanzi, 2018). Dans le prolongement de ces travaux, il s’agit ici : - d’interroger le rôle des institutions d’enseignement secondaire dans la construction et la réalisation des choix d’orientation scolaire et professionnelle des élèves, - d’interroger la capacité des élèves à appréhender les dispositifs, les informations et plus généralement à construire des aspirations, - d’estimer l’influence des acteurs de l’orientation et des politiques des établissements sur les choix d’orientation vers l’enseignement supérieur. l (re)penser les pratiques pédagogiques pour lutter contre les inégalités de réussite dans le supérieur ? Nombre d’auteurs s’accordent sur la persistance des inégalités de réussite dans un contexte de massification de l’enseignement supérieur, la première année de licence tenant une place importante dans le processus de sélection qui s’opère à l’université (Michaut, 2000). Les travaux des années 1990 sur l’échec universitaire en première année mettent en lumière plusieurs facteurs explicatifs, en traitant de la difficile transition du secondaire vers le supérieur (Coulon, 1997). La scolarité antérieure (le type de baccalauréat et l’âge auquel il a été obtenu ; Beaupère et Boudesseul, 2009) ou encore les différences de réussite et d’orientation dans le secondaire (Perret et Morlaix, 2014), apparaissent comme des déterminants majeurs de la réussite à l’université, ainsi que le contexte universitaire dans lequel l’étudiant évolue : site universitaire, pratiques pédagogiques, curricula, dispositifs d’accompagnement (Michaut, 2002 ; Romainville, 2000). Dans le prolongement de ces travaux, il s’agit ici : - d’interroger les politiques publiques d’enseignement supérieur en matière de lutte contre les inégalités de réussite et leurs transformations, - d’analyser leur activité en matière de lutte contre les inégalités de réussite et les relations avec leurs pairs, les étudiants, les partenaires extérieurs
Participants :
Gaële Goastellec (Université de Lausanne), Benoit Laplante (Centre Urbanisation Culture Société, Institut national de recherche scientifique, Montréal), Natacha Prats (Centre interuniversitaire de recherche sur la science et la technologie Université du Québec à Montréal), Ludovic Balfroid, Nicolas Bolzan, Agathe Dirani (Université de Rennes), Esther Geuring (Université de Rennes), Céline Piquée (Université de Rennes), Nicolas Marquis (Université Saint-Louis), Cynthia Dal (Université Saint-Louis), Doray Pierre (UQAM), Anne Pilote (Université Laval).